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Emmanuel Macron ne veut pas lâcher : son "service national universel" sera obligatoire

Fin des spéculations sur le sujet : le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré que le "service national universel", promesse de campagne d'Emmanuel Macron, sera "obligatoire".

Vivien Vergnaud
Emmanuel Macron veut son service universel obligatoire
Emmanuel Macron veut son service universel obligatoire © Reuters

"Il sera universel, il concernera toute la classe d'âge et il sera obligatoire." Benjamin Griveaux a voulu cesser les questionnements sur ce sujet cher au président de la République. En campagne, Emmanuel Macron avait fait la promesse d'instaurer un "service national obligatoire et universel" d'un mois et pour l'ensemble d'une même classe d'âge, soit entre 600.000 et 800.000 jeunes par an. Sauf que, depuis qu'il est au pouvoir, différents membres de l'exécutif ont tenté de diminuer la portée de cette mesure.

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Vendredi 9 février, la ministre des Armées, Florence Parly, avait déclaré que ce service national "n'aura probablement pas un caractère obligatoire, au sens où les gendarmes viendraient rechercher le réfractaire", mais que l'exécutif "cherchera à (le) rendre attractif pour les jeunes afin qu'ils soient incités à le réaliser". C'est précisément à la ministre de la Défense que Benjamin Griveaux répondait mardi. "Le moment que représentera ce service national universel, c'est un moment de rencontre entre la jeunesse de notre pays et la nation, et en partie son armée, mais ça peut être aussi un engagement civique, comment est-ce qu'on donne de son temps utilement à la nation", a-t-il précisé.

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La crainte d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme

"National, obligatoire, universel", a-t-il martelé, relancé sur les positions divergentes qui ont semblé apparaître au sein du gouvernement sur son caractère obligatoire. "On est en train de regarder les modalités techniques, il y a un rapport qui sera remis fin avril", a encore indiqué le porte-parole du gouvernement, interrogé sur la tranche d'âge qui serait concernée. "C'est la totalité d'une classe d'âge, c'est universel, donc les garçons et les filles, et c'est obligatoire".

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Beaucoup disent que c'est impossible à faire (...) Cela forge plutôt en moi la conviction que c'est une nécessité

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Or "on ne peut pas le rendre obligatoire pour des adultes" pour des raisons juridiques, avait déclaré lundi devant quelques journalistes le président de la commission de Défense de l'Assemblée nationale Jean-Jacques Bridey (LREM). "Il pourrait y avoir un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme", a-t-il fait valoir. Selon France Inter , le rapport des députés, qu'ils doivent rendre le 21 février, propose aussi de ne pas le rendre obligatoire, mais d'en faire "une incitation à l'engagement". Deux possibilités, écrit encore la radio publique : "soit une semaine en internat pendant les vacances scolaires, avec le même programme pour tous ; soit 7 jours en immersion au sein d'une association agréée", le tout dès l'âge de 16 ans.

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Des soucis budgétaires?

Selon le quotidien Les Echos , un rapport commandé en septembre par Matignon aux cinq inspections générales (administration, armées, finances, éducation, jeunesse et sports) évoque aussi d'"importantes questions" juridiques soulevées par un service national universel, dès lors que cette obligation pourrait contrevenir à la liberté d'aller et venir, garantie par la convention européenne des droits de l'Homme. Dans un récent rapport remis au ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, le Conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ) préconise lui que ce service ne soit pas obligatoire afin d'éviter "une rupture" dans le parcours scolaire, professionnel ou dans la vie personnelle des jeunes.

En clair, il n'y a qu'Emmanuel Macron et les siens qui veulent que ce service universel soit obligatoire. "Beaucoup disent que c'est impossible à faire (...) Cela forge plutôt en moi la conviction que c'est une nécessité", expliquait-il en janvier 2017. Au-delà de l'aspect obligatoire ou non de ce service, le projet de l'Elysée, dont les modalités restent à écrire, suscite des doutes en raison de son coût (estimé entre deux et trois milliards d'euros par an) et des capacités d'accueil des armées, réduites depuis la suppression en 1997 du service militaire. "Il ne s'agit pas de réinventer le service militaire" mais de donner "à la jeunesse de France des causes à défendre, des combats à mener dans les domaines social, environnemental, culturel", avançait-il. Une première expérimentation du service national universel est d'ores et déjà promise pour 2019.

(Avec AFP)

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