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Date de création : 25.12.2007
Dernière mise à jour : 21.08.2011
205 articles


Citation du jour: qui a dit ... (26)

Publié le 21/08/2011 à 00:36 par schangels
Citation du jour: qui a dit ... (26)
Retour d'entre les morts, sortie du gouffre morbide de l'indifférence, peu à peu ...
La solution facile de la citation à trouver a la dent dure ... rien de moins pour insuffler un peu d'air artificiel au blog bien mal en point. L'équivalent tamagotchi aurait rendu l'âme depuis belle lurette.
En bref, qui a dit cette bafouille du soir:


"Certains aimeraient avoir un montant relativement semblable pour plus; d'autres voudraient avoir un montant relativement semb... euh … mmhh... plus pour plus. Moi je suis pour le plus avec le plus, mais pas le plus égale le moins nhh... euh … n'égale pas plus."


Difficile de faire pire dans le style littéraire du genre, s'il y a. Encore plus difficile de trouver un sens à ce charabia qu'un Champollion moderne ne saurait pas même décrypter avec le soutien d'un nouveau Turing ... mais essayons la chose, à supposer que toute logorrhée de cet acabit puisse trouver son modèle explicatif un tantinet charitable.

Indice tout d'abord (pour ceux qui voudront trouver l'auteur de cette bouillie verbale): dogue.

L'explication, le retour. Notons tout d'abord que l'auteur évite la répétition maladroite de justesse par une transition sous forme de dérapage mal contrôlé. Avant de conclure en eau de boudin indigeste, par une distinction un chouïa paradoxale entre un plus redoublé et un plus qui vaut moins (que le plus? je ne sais ni ...).
Interprétation plausible: certaines augmentations de tarif manifestent une baisse de pouvoir d'achat, lorsqu'elles sont indexées sur le coût de la vie. Témoins les syndicats, habitués à rappeler l'opinion publique au bon souvenir de l'inflation et de minorer les effets d'annonce d'un gouvernement amateur de bonnes nouvelles en pourcentage minuscule. D'où l'idée pas si débile d'un plus qui vaut le moins en bout de course, lorsque la pente décline plus vite que les jambes ne se musclent.

Quelle musique d'été? Sham 69, version Dimanche Martin à l'anglaise:

Vidéo Youtube



Une gentille collusion nostalgique, entre un punk au sourcillement élégant et un(e?) jeune enfant enthousiaste, le tout enrobé d'une foule d'adultes tout aussi propres sur eux que mal fagotés et qui accompagnent le rebelle en chauffant des mains un refrain bien plus optimiste que le nihilisme habituel de la working class du genre.

"If the kids - are united - they will never - be divided".
Amen, man ...


F&H




Citation du jour: qui a dit (25) ...

Publié le 01/12/2010 à 23:53 par schangels
Citation du jour: qui a dit (25) ...
Qui a dit:

"C'est difficile d'être de gauche quand on a tout."

Sans insister sur le style plutôt fade mais qui a le moindre mérite d'être clair, on pourrait demander si ce n'est pas plutôt (aucun rapport avec le chien) le contraire qui est vrai. Mais quel contraire?
Petite mise en apnée dans les eaux saumâtres de la théorie des oppositions, afin d'en revenir avec une réponse claire sur la question précédente. Point.
L'opposition commence bien avant la naissance du petit Jean-Claude, alors que l'érudit d'un pays désormais racheté par la Chine s'échinait à fonder la science sur des bases stables. A commencer par la négation, qui a pour but de contester une affirmation donnée et dont la force d'opposition peut varier. Le contraire est une de ces forces, plus prononcée que la contradiction. Ne dit-on pas du borné de base, plus soucieux de ne pas être d'accord que de s'accorder pour une bonne raison, qu'il cherche à "contrarier" son interlocuteur adverse?
Pour qui veut encore connaître la fin de ce billet mal barré en l'état, notez que les blogs amis de celui-ci contiennent des informations sur un groupe de recherche décidé à dépoussiérer la vieille théorie des oppositions (acronyme bien senti: NOT). A la question: qu'est-ce que le contraire d'un énoncé quelconque, notre réponse collective est que la relation de contrariété peut être exprimée en fonction de la structure logique de l'énoncé de départ. Et caetera, et caetera.
Quel est donc le contraire de la citation du jour?

Pause cinéma, en attendant la double réponse du soir axée sur une formule politique et logique. Avec un bijou anarcho-droitier du cinéma des années post-soixante-huitardes, sous la houlette d'un jeune Lelouch bien inspiré pour le coup (de maître). Deux scènes jubilatoires: le cours de politique, en amuse-gueule dialectique (on savait contredire dans le mouvement, à l'époque de Mao):

Vidéo Youtube



Puis la scène finale des tribuns du dimanche, pour le dessert d'un film qui se fout bien la gueule des idéaux pétrifiés d'une époque où la jeunesse cherchait bien plus de réponses faciles que de questions profondes:

Vidéo Youtube



Retour à la question oratoire de départ: ne serait-ce pas plutôt le contraire de ce que dit l'auteur-mystère-de-la-citation-du-dessus qui est vrai? Réponse au choix:

Mais quel est le contraire de la chose:
(a) "C'est facile d'être de gauche quand on a tout"
(b) "C'est difficile d'être de gauche quand on n'a rien"
(c) "C'est facile d'être de gauche quand on n'a rien"
(d) "C'est difficile d'être de droite quand on n'a rien"
(e) M'en fous, je vote Ségolène Royal.
?

Réponse dans un prochain billet, après deux longs mois d'hibernation précoce de ce sacro-saint blog grenat. Couleur en berne par les temps qui courent, excusez donc pour la lenteur qui s'en suit.
Précision: l'heureux vainqueur de l'une ou l'autre question du jour tardif (la citation ou la question portant sur la citation) aura le droit de me poser un gage de son choix. Pour renouer avec une vieille tradition d'un âge d'or en perte de vitesse.
Et la musique, dans tout ce fatras? Puisque l'on ergote sur des mots de politique, autant ergoter une dernière fois avec Feu le récent groupe de rock français mort à peine re-né, j'ai nommé: Noir Désir. Du bien bon son, bien qu'ils se fussent pris un tantinet trop au sérieux en marge des notes. N'est pas vrai dialecticien qui veut, non plus. Une super trempe pour beaucoup d'aficionados anti-franquistes. Restez en paix, intérieure si possible:

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Prochain épisode: une autre citation, bien plus loufoque et intéressante à décortiquer pour la cause ...


F&H

Rien à dire ...

Publié le 25/09/2010 à 16:33 par schangels
Rien à dire ...
Silence assourdissant depuis deux mois ... les neurones atrophiés, ou les synapses en berne? Ni l'un. Plutôt un emploi du temps qui se charge (grand bien lui prend) et oblige à vaquer par-delà les vicissitudes de bloggeurs. Ni les expulsions de Roms, ni les grèves de futurs retraités ou les diverses fortunes d'un sport cocardier n'ont su attirer assez l'attention pour revenir sur la toile grenat. Ci fait, désormais.

Deux événements personnes à noter, depuis que les vapeurs de vin rapeux avaient rempli le vide de mon ex-appartement germanique de la si baroque ville de Dresde. Terminé le séjour au pays des Saxons, bonjour le retour en Lotharingie et son lot de colloques de fortune afin de remplir la bourriche d'un curriculum si vital pour la suite des réjouissances.
Mais aussi, et surtout: quelques notes de musiques glanées et associées pour toujours à d'autres paysages nouveaux. Deux colloques récents: la Pologne et sa ville de Bydgoszcz ("Beudgochtch", dans la région ou "voïvodie" de Cuyavie-Poméranie), agrémentée de quelques passages rapides via la petite ville voisine de Labiszyn (prononcez: "Ouabicheun") et Ostromecko. Puis la Belgique et sa ville de Gent (voire Ghent, ou Gand pour les francophones), en Flandre orientale. Comme quoi le prétexte à la spéculation internationale aura toujours du bon, ne serait-ce que celui de voir du pays et de voir ce que l'on y est (ou devient) au gré des rencontres fortuites. Sans forcer, ni rechercher l'a frénésie irénique d'une auberge espagnole. Mais la curiosité de voir et parler sous un autre ciel et avec d'autres types potentiels de "mentalités". Point de psychologie populaire à la va-vite; juste une mise entre parenthèse de quelques préjugés souvent inconscients. Agréable mise à nu et occasion de devenir quelqu'un d'autre ou d'un peu différent, quelques jours durant.

Première découverte d'un pays lunaire sur fond électronique: celle du groupe ... français (antibois) M-86 et son "We Own the Sky".

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Clip curieux, où une bande de Quakers en herbe ou autres Mormons pas plus offensifs qu'une éponge mangent des pommes et poussent la farandole en attendant l'arrivée de la jeunesse de Taizé. Bon. Message subliminal d'un amour harmonieux plus fort que l'ignorance des préjugés, dissimulé derrière l'explosion des polygones? Bof. Moyen côté image, bien mieux côté son. Amen.
M-83? Un groupe de jeunes déjà reconnu outre-Atlantique et bien plus que dans ce pays de la Frînce où les radios nous imposent un fichu quota de chanson française vermoulue sous prétexte de pseudo-exception culturelle qui se tripote le nombril. Même symptôme avec Air ou Phoenix, bien plus prophètes ailleurs que dans leur propre pays.
Pour ce qui est de la conférence elle-même, elle portait sur les conditions dans lesquelles un individu est autorisé à croire quelque chose. Croire à quel titre, ou sous quel motif suffisant pour déclencher le processus mental? En matière religieuse, le duel classique entre les critères rationnels de la science et les critères irrationnels de la religieux ont conduit au thème attendu de la justification et de la foi. De quel droit valable puis-je croire en Dieu, si aucune justification tangible ne semble poindre? Ma réponse proposée: Dieu est inexprimable parce que sa perfection rassemble des propriétés contradictoires. Cette impossibilité n'implique pas son inexistence, et l'idée de concilier l'impossible à la modestie agnostique de l'incroyant est assez bien exprimée par Descartes. Résumée par Coluche, l'idée de René est la suivante:

"L’intelligence, c’est la chose la mieux répartie chez les hommes parce que, quoiqu’il en soit pourvu, il a toujours l’impression d’en avoir assez, vu que c’est avec ça qu’il juge."

Les puristes retrouveront la source de la formule cartésienne dans les premières lignes de la première partie du Discours de la Méthode. Traduction: ce n'est parce qu'on n'a rien à dire de Dieu qu'on ne peut pas y croire. Reste à savoir ce que l'on devrait en dire sans tromper le tout-venant au sujet de l'Etre suprême. Affaire de suggestion ou de métaphores à ne pas prendre au premier degré, pour les plus charitables des interprètes. Encore qu'on dise souvent beaucoup en prétendant qu'il n'y a rien à dire. La preuve, ici (dans ce billet) et là-bas (à Bydgoszcz).
Le reste est affaire d'images intimes et de détails que la mémoire sélective n'oubliera pas de sitôt: un camarade polonais rencontré via le site "Couchsurfing" (devise: je te propose mon canapé pour pas un rond), une soirée passée à déguster des saucisses fumées et siroter quelques pintes légères lors du vingt-cinquième anniversaire d'une société allemande encore inconnue la veille; plusieurs résidences familiales sublimes découvertes au gré des forêts et routes nationales; un périple de vingt kilomètres entre la ville d'Ostromecko (réputée pour son eau minérale; son eau, j'ai dit ...) et Bydgoszcz, deux voyages en bus où les paysages accumulés se perdent dans la confusion et les heures de semi-sommeil apathiques. Des détails, mais c'est bien là l'essentiel.

Puis une dernière conférence en date en début de semaine, direction la ravissante ville de Gand avec son style flamand aux façades pyramidales et graduées. Un délicieux waterzooi à la Gantoise, puis un dîner entre conférenciers venus de partout (ou presque) dans un monastère retapé aux couleurs de la bonne chère (mais pas trop). Une nouvelle rencontre chez l'habitante et son canapé de service, près d'un petit canal qui conduit tout droit à l'université de la ville et sa place St Pierre mitoyenne. La Flandre, ses bières, ses bucoliques rues pavées et ses odeurs de bois fumé en fin de journée rafraîchie ... que des détails, que des images d'Epinal au pays des Belges ... mais n'est-ce pas là le travail de la mémoire sélective que de choisir celui ce qui arrange le plus le touriste de base près de ses sous et souvenirs?

Une dernière association d'images et de sons, pour célébrer un été 2010 qui célèbre la fin de l'aventure dresdoise et le début d'un nouvel ailleurs à venir: celle du dernier album de Korn, aussi efficace qu'une bonne galette made in Iron Maiden ou ACDC. Un style attendu et qui ne déçoit toujours pas. "Oildale (leave me alone)": paysage désolant de foreuses à perte de vue et gamin sauvage enfermé dans un quotidien sans avenir ... toujours glauque et toujours brut. Toujours bon.

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Et plutôt deux fois qu'une, pour conclure avec "Pop a Pill":

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En attendant la prochaine excursion, dès la semaine prochaine. Direction l'Ecosse de St Andrews (dédicace à la cornemuse de Jonathan Davis). En attendant un autre billet moins égotique et plus fédérateur. En attendant que l'inspiration sorte de la boîte crânienne et justifie que l'on ait quelque chose à dire pour ne pas fermer sa gueule.
Rien à dire et à double titre, donc: Dieu? Rien à en dire. La vertu du voyage philosophique? Rien à en redire.


F&H

+1

Publié le 24/07/2010 à 10:26 par schangels
+1
Et une année de plus dans la besace, une!

Rien de bien fondamental, dans ce billet imbibé d'alcool ... pour décrire la situation intime: trois bouteilles qui trônent sur la table d'écriture électronique, dont un ersatz de Bailey's bon marché et un excellent vin de miel polonais achevés en deux temps trois mouvements. Le temps d'une soirée passée avec une charmeuse de voisine (alias Miss Combronde, alias Bambieaugen ... alias Catherine, pour faire plus simple) et des camarades de jeu liquides en terre saxonne. Comme quoi le hasard fait souvent bien les choses: un tournoi de ping-pong, deux-trois balles échangées avec de parfaits inconnus, quatre gobelets de vodka descendus avec le soutien sucré d'un gentil cidre de supermarché ... une soirée colossale à la sortie, avec des amis d'amis accumulés sur un banc d'un Bierstube et quelques anecdotes partagées dans un allemand plus que douteux (le mien, s'entend bien que mal), le tout sous le patronage amusé de Bacchus der ewige Junge.
Seconde étape de la soirée: squattage à domicile, en tout discrétion destinée à ne pas éveiller les soupçons d'un propriétaire près de ses sous (de bonne guerre). Puis une énième descente de liquides pas blancs, à terminer par un vin espagnol pas clair et quelques confidences de fin de soirée ... sur la question de la nationalité allemande. In vino veritas? Pas sûr, pour le coup. Trop de molécules d'ose font bouchon pour les synapses.
Encore 5 jours en terre dresdoise ... 5 jours de germanitude hésitante, de ballades au milieu de rues baroques et de soirées toujours arrosées pour le meilleur et jamais pour le pire. L'Allemand boit, mais l'Allemand n'abuse pas ... sauf en terre bavaroise les mois d'octobre. Pas de confusion des cartes: ici la Saxe, ici la Saxe ... dédicace à Bashung, en passant par cet à-peu-près quasi-homophonique:

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A quoi bon cet état de lieux, à l'aube d'une nouvelle année forte de 33 printemps + 1 autre à venir? A rien ... sinon de rappeler que l'essentiel est dans les détails et que le meilleur se contente de rien. D'un regard croisé, d'un verre partagé, de conneries débitées en choeur. Tandis que le temps passe, et passe encore sans qu'on puisse rien y faire; ou l'oublier de force, à grands coups de soirées rituelles et de rencontres purement fortuites. En attendant une nouvelle soirée au milieu de footballeuses germaniques du cru, marquons le coup derrière le crâne par un ultime moment d'absurdité comique. Respect pour le travail de sapeurs de Feu les Nous C Nous, passés maîtres dans l'emboîtement d'associations d'idées bien débiles comme il faut. Faut le faire; ils l'ont toujours fait. Joyeux anniversaire au rire et à ceux qui cultivent l'art délicat de s'en foutre, pour la si bonne cause:

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Quoi d'autre? L'occasion de rappeler que nous sommes tous d'infimes particules cosmiques au milieu de nulle part ... ultime prétexte pour placer un bon petit Moby et insister sur notre jeu de dupes collectif, celui de donner un ou des sens à Ce qui n'en a peut-être aucun. Musique, clap de fin, et place à la figure christique amatrice de sushis:

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Dites 34? Non, merci.


F&H

Sous le plus grand chapiteau de France ...

Publié le 30/06/2010 à 01:33 par schangels
Sous le plus grand chapiteau de France ...
Photo: la brute, le truand, la bonne? Question de mauvais goût, ou de bonne sémantique ...


La patrie est en danger. D'un poids elle doit se libérer. Celui de l'infamie.
Qu'il est loin déjà, le temps où l'opinion publique se cachait pour oublier la main diabolique de Henry. Tout ça pour ça ... qualification volée au prix d'un tournoi de voleurs. Le compte est bon, il s'agit maintenant de rembourser. Qui paie? Jean-Pierre et Raymond, bien sûr. La responsabilité aux responsables, et les veaux que nous sommes tous seront bien gardés. Plus quelques radiations à venir dans l'équipe, suite à une mutinerie d'école qui a plongé la tête du coq dans le fumier. Le temps du nettoyage est venu. Acte I, à suivre ...

L'ambiance va être lourde. Installons-nous donc dans le morbide, et profitons de l'occasion pour placer le glacial "Marian" de Sisters of Mercy:

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Analogie frappante dès la 26e seconde du clip: l'impression de voir Gourcuff arriver à Clairefontaine et Domenech venir à sa rencontre. Froid dans le dos ... A croire que Raymond aurait des airs de Nosferatu, par moments ou sous certains profils; l'effet gros sourcils, le charisme en moins. "Marian": appel lugubre à l'incarnation pulpeuse de la République? "Estelle" eut été plus approprié pour le titre; question de rimes ...

Le pays a rendez-vous avec son histoire minuscule, demain matin (dix heures pétaradantes) aux portes du palais de Matignon. Après plusieurs années de plomb imposées par une clique d'apparatchiks soucieux de préserver leur strapontin, dame Bachelot va enfin laver l'affront subi par un peuple tout entier et soumettre les deux charlots modernes (Domenech et Escalettes, faut-il le préciser) à la question. Spectacle à huis clos, pour éviter d'attiser par trop le goût du sang qui tache. Quelques députés triés sur le volet en guise de questionneurs, pour lever le voile sur une situation pas claire qui n'a que trop duré. Le procès de Paris, où la fin d'une époque décadente confirmée après le fiasco de 2008 par les vieux gâteux de la FFF. Fédération Française du Fiasco, qui es-tu et qu'as-tu fait à ton pays? Le procès Domenech, ou le foot qui entre en politique par la porte dérobée. Ou l'art de sortir les couverts en argent pour un pitoyable plat de nouilles au ketchup.
Paradoxe de l'histoire minuscule: sentiment de libération, après un Mondial atroce dont l'avantage de la brièveté aura été de nous libérer au plus vite du Gargamel aux gros sourcils; pour aboutir à un procès dont l'impression de purge peu digne tient autant des lendemains de la Libération que de l'antinomique procès de Riom. Procès d'une fédération corrompue, vendue au capital médiatico-téléphonique et dont la fin du règne décadent verra les premiers accusés condamnés à ne plus revêtir le maillot tricolore. La déchéance nationale en ligne de mire, la naissance d'un ordre nouveau: Blanc après black-blanc-beur? Mélange diffus d'une époque trouble, où le sentiment de débâcle générale rappelle aussi bien le martinet à Pétain que la crosse à de Gaulle. Pays malade de son ennui et en quête de sensation, quitte à ressortir la guillotine à Robespierre pour régler son compte à une clique de menteurs assermentés.
La nature du crime, le motif du délit? Incompétence, arrogance, indigence. Ne devrait pas être sélectionneur qui veut, et encore moins lorsque le passif s'accompagne d'une arrogance mal placée de faux intello vraiment irritant. Le coupable à la barre (après nous l'avoir mise): la version anticipée du procès en quelques images, pour rappeler le bilan mortifère d'un fonctionnaire du foot qui aura touché et (ou) fait toucher le fond après un âge d'or de fin de siècle.

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Ou l'histoire d'un grand huit en l'espace d'une décennie version dents de scie. De quoi faire vomir les estomacs les plus rompus aux cycles à Polybe, Kondratieff & Cie.

Tout ça pour ça, tandis que le "peuple" de France craint pour l'avenir de ses retraites et cherche quelques signes d'optimisme dans ce vieux pays qui sent la peur des dessous de bras? Tout ça pour ça, oui. Car le football est à ce point omniprésent qu'il n'y a plus une radio ou chaîne de télévision qui ne soit touchée par le démon du ballon rond. RTL, Europe1, RMC, C+, M6 … autant de grosses machineries bien huilées et dont l'impératif d'audience entraîne un ton toujours plus inquisiteur. L'odeur du sang comme règle du genre, dixit Domenech après un Euro 2008 un peu moins ridicule que la Coupe 2010, tout compte fait? Cette équipe de bleus l'a bien cherché et ne doit pas attendre une quelconque indulgence. Quand la crise est dans toutes les têtes, quand la gouvernance fout le camp et s'en remet au bon vouloir de la main invisible, le foot devient la solution amnésique de facilité et la République des lumières se fait raie publique des comptes obscurs. A chaque époque ses héros, s'il y a. A chaque crime ses coupables, et il y aura.

Les héros devenus zéros, des comptes sont donc à régler et devant les plus hautes instances du pays de cocagne. Impensable il y a quelques années, notre bon vieux jeu le plus populaire du monde prend les airs du plus vieux métier du monde et devient prétexte putassier à des sommets d'impopularité. Aucun lien avec Zahia, simple épiphénomène d'un péplum ridicule digne de Ben Hur Marcel. Un scénario trop caricatural pour être vrai: des gosses de pauvres enrichis en deux temps trois mouvement et rompus à l'ISF, inféodés au dieu Mercedes et disciples de l'église Playstation. Pas foutus de construire deux phrases sans les imbiber de lénifiants "voilà" ou "c'est clair", aussi insignifiants que les questions posées. Langue de bois, autarcie et caïdarchie en guise de triple devise associée à l'image détestable de l'équipe de France. C'est du moins l'avis de la ministre Bachelot, devenue en peu de temps la dernière supportrice de la bleusaille et décidée à caresser la haine (justifiée) du peuple de France dans le sens du poil rêche. Un moyen comme un autre d'oublier d'autres dossiers plus pressants … mais l'inégalité des traitements n'implique pas que les problèmes n'existent pas: la France tient à son image publique, elle doit laver son linge sale en public pour nettoyer une vitrine sportive autrefois utilisée à bon escient par le premier amateur de culs des vache de France. Faire feu de tout bois, dans la victoire comme dans la défaite. Dont acte, demain matin.

Il n'y a pas jusqu'aux intellectuels médiatiques pour ne pas mettre leur grain de sel: Finkielkraut, amateur de foot et défenseur de la République des Lumières contre la communauté barbare de parvenus issus du Lumpenproletariat. Après le procès de Riom, le procès de Paris …

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Morceaux de choix:
"Nous avons la preuve effarante que l'équipe de France n'est pas une équipe, c'est une bande de voyous qui ne connaît qu'une seule morale, celle de la mafia (…)."
"On a rêvé avec l'équipe de la génération Zidane, aujourd'hui on a plutôt envie de vomir avec la génération caillera."

Le traître, Anelka, kékadikoi, un groupe qui "vit bien" … entre des paroles mal rapportées, une équipe mal composée et une génération wesh qui tourne à vide, la coupe est pleine et celle-ci ne brille pas d'or entre des mains de vainqueurs.
Tout ce qui est excessif est insignifiant, ne le disons jamais assez. Que faire, que dire? La faute à l'argent-roi? Comme si les futurs vainqueurs du mondial sud-africain n'ont pas les poches déjà pleines. La faute à des gosses mal élevés où règne la loi du plus fort, avec le propret Gourcuff en guise de victime très visible? On a connu d'autres équipes où la tension des egos n'empêchait pas l'union sacrée sur le terrain. Dédicace à l'Allemagne (version Breitner-Maier) et aux Pays-Bas (Hollandais de souche versus Surinamais), pour ne citer qu'eux. La faute à des tensions ethniques que la république une et indivisible ne peut plus contenir en son sein de glace? Les paroles de Finkielkraut ont le défaut de prêter trop le flanc à des conclusions hâtives et contradictoires: qui se plaignait du teint hâlé d'un Zidane ou de la garde noire des défenseurs Desailly et Thuram, il y a dix ans de cela? Faut-il assimiler Sagna à l'un, Evra à l'autre sous le prétexte de partager la même négritude? Détails de façade transformés en symptôme culturel ... bof. La loi des cités en guise de loi de la cité, dixit le présentateur de "Réplique"? Quand le mot prend le pas sur l'idée, le philosophe plie ses gaules et se fait sophiste ou amuseur de foules pas en liesse. Pas très sérieuse, cette mutation d'une crise sportive en question de civilisation. Une énième occasion de mettre le problème de l'identité nationale sur le métier, sous prétexte qu'une onzaine de millionnaires mal agencés s'est couverte de ridicule au point de parodier les mutins du Potemkine dans un bus d'écoliers?

Stop. Ambiance de cirque sous le grand chapiteau de l'Assemblée, où clowns tristes (Domenech et Escalettes) et joyeux (Bachelot) usent et abusent de tartes à la crème pour faire oublier à un public aussi hagard que bon enfant la réalité pas gaie d'un quotidien pas bleu. Tout est sens dessus dessous dans le pays France, où les coupables rappliquent plus vite que l'ombre de leurs CV. Pas un pour faire ou dire mieux que l'autre: quand Escalettes se vautre et Domenech se gausse, on crie au péril de la patrie et l'on remplit Matignon comme un palais de justice en mal de procès cathartique. Impression de tragi-comédie globale où chaque personnage force sa propre caricature. Lorsque le jeu de balle devient raison d'Etat, les ennemis du ballon rond en deviendraient presque sympathiques.
En attendant l'issue d'un procès unique en son genre, rappelons que l'Espagne a rappelé au bon souvenir de son toque efficace et que l'Allemagne voisine pétille d'espoirs. Les fanions tricolores accrochés aux fenêtres des voitures, la ville de Dresde illustre l'euphorie d'une nation dont le football sera toujours le meilleur opium. Comme quoi la France n'a pas besoin de stupéfiants pour prendre des décisions stupéfiantes dans ses plus hautes sphères. De la sphère au ballon, seul le volume diffère et gageons que ce procès de tartufes servira tout au moins à dégonfler celui de certains melons voués à un futur anonymat.
La fin d'une époque, le début d'une nouvelle ère. Plus facile de vouer aux gémonies que de tailler le bout de gras sur la durée de cotisation ou le paradoxe des surcotes parmi les enfants du baby-boom … quand l'intellectuel parle de ballon, c'est un pays qui perd la boule et prend l'accident de parcours pour une question de vie ou de mort. A quoi tient le cardiogramme d'une Nation … et vive le sport!


F&H

Wenn die Sonne scheint ...

Publié le 07/06/2010 à 16:29 par schangels
Wenn die Sonne scheint ...
... ist nur Spass gemeint (oder etwas Ähnliches).

Traduction: il y a des jours uniques en leur genre où l'abstraction se cache pour laisser place aux délices du farniente besogneux. Entendez par là: pousser sur la pédale pour une parenthèse de vacances anticipées; catharsis très naturelle au sein d'une nature pas moins généreuse, garnie de collines où châteaux et vignes rappellent pourquoi la région de Dresde a de quoi enchanter ses touristes du dimanche.
Un jour du seigneur à marquer d'une pierre blanche, à ce point que ni Söderling ni Nadal n'auront su éviter cette sortie des cours pour d'autres pistes moins artificielles. Une de ces journées bénies des dieux de la vigne où aucune anicroche ne vient briser l'harmonie entre deux êtres bien vivants et leur milieu d'adoption. Beau comme un rayon lumineux dans la nuit agonisante d'un hiver à la dent longue … bon comme du bon pain sur une tranche de Brie trop bien fait pour être vrai. Brie? Dédicace à la compagne du jour, la miss Combronde (parfaitement) qui se reconnaîtra et sait si bien ajouter son propre éclat à celui d'une journée parfaite.
Description de la chose: une ballade de rêve sur l'Elberadweg (= “piste cyclable de l'Elbe”, ou quelque chose dans le genre pour les germanistes sourcilleux), où l'itinéraire d'“enfants” gâtés par une météo providentielle et un sentier aussi bucolique que les cartes postales de la Germanie à Vati.

Départ précoce vers 9 heures pour la gare centrale de Dresde, où deux vélos de location à 8 euros et 7 vitesses nous attendaient pour un périple d'une quarantaine de kilomètres aller-retour. Rien de bien terrible pour deux paires de guiboles, avec un sentier aussi plat qu'un profil de Jane Birkin et une ballade arrangée pour les frais d'une population plutôt économe en fait de prime jeunesse. Note au passage sur la démographie d'une Allemagne dont l'âge moyen n'est pas sans effet sur l'atmosphère pacifique de la région saxonne. Qui s'en plaindra? Pas moi.
Quel accompagnement doucereux, pour un événement si précieux? Celui d'un Laurent Garnier et son “City Sphere”:

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Le minimalisme électronique de Garnier et sa répétition enivrante de sons mélancoliques et feutrés, sur fond mental d'un tracé d'autoroute où la destination ne compte plus et laisse place à l'ivresse d'une trajectoire bourdonnante et enivrante, le long de bandes blanches dont le battement à vive allure hypnotise le regard et laisse les yeux plongés dans un horizon embué. Transition de l'auto au vélo, mais une même sensation agréable parce que provisoire d'abandon de soi et de relâchement complet. Et bla bla bla …

Reprenons … 7 vitesses pour une évasion des esprits quelque 6 heures durant, avant un retour sur les bords de l'Elbe vers les 5 heures et demi d'un après-midi à l'avant-goût d'été très prononcé. L'itinéraire: sortie de la ville via le bord de l'eau, moyennant quelques détours entre plusieurs fêtes de quartiers très courantes par les temps qui courent trop vite; puis une virée sur la piste cyclable, direction la ville médiévale de Meissen et son patrimoine vieux de douze siècles. Entre les deux extrémités d'une courbe idyllique: deux ou trois villages, un moulin à vent, plusieurs rasades de principe, la brise légère dans les cheveux et une traversée dans l'eau qui m'aura laissé le souvenir humide d'un vieux jus de chaussette de dessous les fagots moisis. Une moindre déconvenue pour un résultat qui en valait tant la peine, vers un Eldoraden dont la route finale célèbre les heureux arrivants par une bordée de vignes à flanc de coteau. Tresse de lauriers façon bretzel et chope de bière en accompagnement, pour une mémorable promenade agrémentée de quelques pause-bibine nommées "Biergarten". La mousse blonde au milieu des arbres et senteurs de sèves gorgées des promesses d'un été qui approche ... n'en jetez plus, c'est un Monde majuscule ...

Fin de l'étape aller sur la place damée du vieux centre de Meissen, avec un carillon au son de Big Ben pour nous rappeler le doux temps qui file et quelques autochtones usés à titre de voisins de fortune. Un touriste photographe de service et sa femme concentrée sur ses cartes postales, jusqu'à ce que l'une des voisines de banc ne lui retourne le cerveau avec brio et fasse de son espace-détente une séance de bonne action forcée. Et nous, c'est-à-dire: ma pomme et miss Combronde? Deux lézards dorés par un soleil qui frappait lourd et nous préparait à la coloration traditionnelle du vanille-fraise des premiers coups de chaud … deux sacs remplis de bouffe franco-allemande, entre quelques carottes fraîchement découpées, un casse-croûte teuton truffé de sésame et un camembert industriel produit en Meuse mais qui sut satisfaire son goûteur du jour légèrement affamé sur les bords. Le calme d'une journée paisible en guise de fond d'ambiance, la chaleur de pavés brûlants pour sécher deux pieds trempés et encore empreints d'un jus de chaussette douteux (voir plus haut) … que demande le peuple? Une fontaine pour remplir les bouteilles trop vite consommées, puis un retour sur selle afin de retrouver le point de départ sans abuser sur un temps qui ne fait que trop passer.
Un défaut d'orientation congénital = une énième sortie de piste pour ma pomme et juste avant de retrouver la ville de Dresde. Défaut heureusement corrigé par une co-pilote de charme qui aura su encore s'armer de patience. Jusqu'ici, tout va bien … retour comme prévu sur les bords de l'Elbe, terminus sous le pont d'Auguste et repos (mérité?) face au sein de grès de la Frauenkirche. Des tablées de badauds assoiffés pour dernier obstacle de notre route, avant un ultime coup de pédale jusqu'à la gare centrale et un retour au bercail via le tramway n°8. Direction Hellerau pour un retour au frais (faute de lumière du jour dans la cage à oiseau de nuit); fin des réjouissances pleines de représentations très mentales, faute de batterie rechargée pour pouvoir immortaliser le parcours. A charge de revanche …
Retour sur Terre, en ce lundi matin où la pluie vient rappeler que le paradis a aussi ses heures d'ouverture. Retour au rythme mécanique de lectures d'articles et de tapages de clavier en règle. Un tout autre style, un tout autre parfum … mais un même auteur pour nous configurer cette ambiance en décibels. Honneur à Laurent Garnier et son martelant “Dangerous Drive” …

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... qui jure si bien avec l'ambiance paisible d'un dimanche parfait mais sait si bien rappeler au bon souvenir du rythme de la cité. Chaque lieu a sa force, chaque moment a son charme.
Inoubliable dimanche d'un faux printemps très estival, où la douceur aura marqué de son empreinte délicate en deux temps. La Nature pour le premier, la Miss pour le second.
Vielen Dank, liebe Nachbarin, und bis bald für ein anderes Spass … richtig, oder?
Songe d'un avant-goût d'été dont les mots ne sauraient restituer le parfum addictif. Plus de talent requis, sans doute, mais le soleil tape encore trop sous la caboche pour en demander plus.

Die Ende.


F&H

Popperisation des masses d'air

Publié le 24/04/2010 à 14:40 par schangels
Popperisation des masses d'air
Quand le principe de précaution fait force de loi par défaut, le volcan islandais imprononçable se fait maître des airs et disperse ses cendres au point de faire du sous-ciel bleu azur un paradis pour oiseaux naturels. Pas de métal hurlant dans les nuages, pas de congrès de Lisbonne pour ma pomme blette. Un bien bel événement de logique universelle passé à travers, mais il y a de quoi rester philosophe et continuer la vie courante. La vie continue, et la ligne est droite pour qui en admet la trajectoire. Premier arrêt pipi de chat au pays d'une Amérique fantasmée, celle de Johnny Cash et de sa ligne empruntée au milieu du chaos ambiant.


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Pas de Portugal. Au tremblement de terre de Voltaire succède un silence des airs de Borloo et une remise pour plus tard du tourisme logique au pays des Tage maniaques. Bienvenue en France faute de mieux, où la semaine fut riche en non-événements et consacrée au rite de la précaution d'usage. Faute de conférence lusophonique, autant revenir sur ces faits de la semaine. A commencer par une légère contorsion cérébrale sur la question de la précaution. La précaution est-elle l'expression d'un esprit critique empli de doutes salvateurs, ou l'incarnation d'une torpeur publique synonyme de régression politique? Faites vos jeux, tandis que l'opinion commune loue par principe (erreur de principe qui se mord la queue virtuelle) les mérites de cette version sceptique du principe de responsabilité.
Second arrêt pipi, où le détournement droitier d'une autre version de la ligne droite selon Joy Division et reprise à son compte par Blood Axis. Quand Johnny Cash suit sa route en solitaire dubitatif, les Waffen SS suivent la voie collective sans issue du chef nihiliste et tuent le temps absurde à coup de marches forcées ou de terres brûlées. Une autre poésie du chaos selon Ian Curtis, bien plus gênante aux entournures mais pas moins édifiante parce que tragique. Car tant qu'à vouloir assimiler de l'anti-freudisme en puissance à de l'antisémitisme en acte (voir plus bas la polémique sur Onfray), autant forcer le trait pour marquer le coup et en faire profiter les oreilles apolitiques. Musique ...


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Une gigantesque popperisation des masses a gagné la guerre des lobbys médiatiques, sans conteste. Dédicace à Karl Popper, ce philosophe des sciences à ce point méconnu du peuple que jamais son nom n'a été une seule fois cité dans les quelques occasions de le nommer durant la semaine qui précède. "Dans le doute, je m'abstiens", partant du principe qu'aucune affirmation scientifique ne peut être vérifiée au sens propre du terme mais seulement confirmée provisoirement. Le maître mot d'ordre de Popper: psychanalyse, marxisme et astrologie sont les trois mamelles d'un veau d'or génétiquement modifié; trois disciplines irréfutables parce que basées sur des interprétations invérifiables et, donc, infalsifiables par la même occasion. Pas de condition de fausseté pour un discours, pas de scientificité de ce discours. Le discours doit être réfutable s'il veut être scientifique; qu'on se le dise, au pays des lumières balbutiantes qui multiplient les dogmes tout comme Jean-Claude multiplia les pains au temps des proto-bigots obscurcis. Ultime paradoxe qui veut que le doute scientifique se transforme en instrument de paralysie publique et fasse de l'absence de certitude une raison de ne plus rien faire. Gouverner, c'est prévoir? C'est aussi se méfier et ne pas risquer le courroux de l'opinion publique, alors même que celle-ci s'ingéniera toujours à prendre le contre-pied des majorités dans un sens comme dans l'autre. Du sang contaminé? Pas bien, précaution! Des maïs modifiés? Pas bien, précaution! Des vaccins anti-grippe A achetés par millions? Pas bien, la précaution! Des vols annulés? Pas bien, la précaution? "C'est une habitude bien française que de confier un mandat aux gens et de leur contester le droit d'en user". Dixit Jean Gabin dans "Le Président", version Michel Audiard dans le texte. Mais revenons à nos moutons de Panurge bons à manger du foin. Se méfier de tout (et finalement de rien) est-il une preuve d'intelligence? A voir dans les détails, lorsque la prudence devient précaution de frigide et voue la capote au silence de rigueur pseudo-scientifique. Pour poser la question autrement: précaution et responsabilité sont-elles les deux faces d'un même principe d'inaction publique?

Plus bas que des avions au sol, un gentil débat à deux sous sonnants et surtout trébuchants fut inauguré hier soir au sujet de maître Freud. Aucun rapport avec mon avion pas pris, sinon la preuve que les idées bien arrêtées n'en sont pas et que les révolutionnaires d'hier sont toujours les conservateurs du lendemain. Ou comment défendre l'image de Sigmund tant bien que mal face à ses détracteurs mais surtout mal, lorsque la foule des répliques repose sur des calomnies injustifiées et confirme d'autant plus sa foi en la psychanalyse qu'elle se donne le droit de ne pas lire une traîtresse ligne du "brûlot" en question.
Entre le silence des avions et le cri d'Onfray contre maître Sigmund, la preuve est faite que l'esprit critique n'échappe pas lui-même à l'effet pétrifiant du discours conservateur lorsqu'il devient pensée dominante à son tour. Qui oserait contester le vide sidéral de l'espace aérien, sinon les méchants lobbys mercantiles dont le seul souci est celui de vendre des billets? Qui oserait contester le mérite cathartique de la psychanalyse, sinon des chemises noires écrasées par un surmoi castrateur qui musèle le moi soumis et envoie son ça en camp de redressement des torts partagés par la presse judéo-maçonnique. Au pays de la liberté, les instances sont reines et hantent les salles taciturnes de classes philosophiques pleines de logorrhées verbales freudiennes. A tort, ou à raison, mais qu'il est bon de casser les totems d'une discipline censée les dénoncer et pleine de malaise lorsqu'il s'agit de toucher aux siens propres.
Pas de conférence de logique, certes, mais l'occasion donnée de se cramer un peu les neurones via l'étrange lucarne. Hier soir, notamment, où l'animateur Franz-Olivier Giesbert promet le dernier mot à qui veut bien converser le vendredi soir sur France 2. Belle brochette marinée d'invités capables de confirmer le malaise de notre civilisation, entre une grève des ailes d'acier et la critique acide d'un spécialiste du barreau de chaise. Peu de temps avant l'affaire du divan qui tache, l'ex-chasseur de mammouth Claude Allègre vint présenter son dernier ouvrage de climato-sceptique avec la gueule enfarinée du bougon parti à la reconquête d'une opinion publique jamais acquise. Allègre, ou le plus péremptoire des scientifiques et dont le ton méprisant brise la musique pour mieux jouer à contre-effet de celui attendu. Allègre, qui a toutefois raison de rappeler que le discours scientifique revendique le droit à l'erreur et se défie de toute nécessité; mais qui prétend incarner la voie du sceptique constructif lorsqu'il reproche aux climato-pessimistes de baser leur mauvaise humeur sur un jeu de modèles théoriques hors de propos. Pourquoi pas, tandis que Freud allait jusqu'à maintenir ses modèles d'explication et inventer ses cas d'"observation" en échange. Dixit Onfray, pour qui voudra bien croire à son objet du crime. Mais que le petit homme jadis ministre fasse donc sien le proverbe selon lequel le ton fait la musique, et la raison serait déjà mieux gardée. On ne débat pas sur le ton du mépris et la bouche pleine de fiel pour son interlocuteur réduit au rôle d'adversaire forcé.

Passons sur le divan, je vous prie. Quoi de neuf pour contester à Onfray le droit de passer la psychanalyse au marteau à réflexes? Une bien jolie lettrée de la rive gauche, le discours aussi verni et impeccable que les ongles et le costume du soir. Quant aux détails de sa défense pro-freudienne: pas mieux que Jacques-Alain Miller ou dame Roudinesco. Un amas de poncifs aussi creux que le tonneau vide qui fait d'autant plus de bruit. Une confession de foi légère de la part d'une post-bigote des temps pré-modernes, convaincue que la psychanalyse mérite mieux que les sources citées par le contempteur Onfray. Citons la gentille madame, avant de l'oublier aussi vite. Clotilde Leguil: groupie du psychanalyste invétérée … qui rime avec décérébrée, mais ne tombons pas trop vite dans la facilité insipide. La belle dame qui ferait bien de se taire et pourra jouer de l'argument ad hominem contre tous ses détracteurs misogynes. Belle leçon d'argumentation, consacrée par un faux sourire de démocrate figé par le glacis de sa doxa faussement scientifique. Au pays du débat qui tourne à vide et se fond dans le commerce organisé, les violons pleins de pisse sont rois.
Clotilde Leguil, acte manqué numéro 2: convaincue que son maître à panser les bobos de la tetê mérite mieux qu'un brûlot caricatural décerné au voisin Onfray de circonstance (rien de plus, faute de mieux à pouvoir tirer de la jolie brune au carrosse doré), la plastique philosoph-analyste parle d'un continent noir que Freud aurait tenté de parcourir en toute humilité (= la femme) et d'une méthode d'exploration humaine tellement humaine, dont le mérite serait de privilégier le culte de la parole plutôt que d'obéir au critère "déshumanisant" du quantitatif associé aux approches cognitives de la psyché (un autre totem alambiqué du genre susceptible d'évoquer les bobos de la tetê) … énième éloge de la dithyrambe pleine de rien, ultime pseudo-contre-argument incapable de se tenir au texte incriminé: l'ouvrage d'Onfray, rappelons-le avant de partir en vrille totale, et d'en réfuter la moindre ligne. A l'oeuvre, la conviction lacrymale que papa Sigmund ne mérite pas cette seconde mort intellectuelle infligée par un obscur philosophard presque taxé d'antisémitisme par les derniers cerbères de la discipline entachée. Alias Elisabeth Roudinesco, énième défenseur d'un temple dont les royalties annexes écoulés du robinet à publication rappellent l'honoraire tant décrié de la séance de base. Quand les masses d'air font bouchon, le principe de précaution n'en manque plus (d'air) et accumule les ballons de baudruche pour souffler la doxa de bobos transis de mysteriose. Ah, Freud-cet-incompris au point que tout le monde acquiesce sans rien comprendre à son jargon de comparaisons qui font raison. Le culte du divan standardisé, façon IKEA. Onfray préfère les armoires normandes; grand bien nous en fasse.

Troisième et ultime pause pipi qui laisse des traces sur le divan tout chaud. Dédicace aux psycho-tueurs qui prétendent guérir par la science mais font oeuvre de libération par le jeu de la suggestion et de la parole libérée. Quelle différence entre le miracle du psychanalyste et celui du curé? Je ne sais ni, sinon que le savoir clinique des médicaments qui apaisent a sans doute plus à dire que le jeu des trois instances dont l'écrasante majorité des profs de philo assermentés a la bouche si pleine. Musique: "qu'est-ce que c'est?" ...


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3 simili-vérités à la pesée:
- la psychanalyse n'est pas Freud, il y a une vie de la discipline après Sigmund;
- la psychanalyse n'est pas une science, si l'on suppose qu'une science est un ensemble d'affirmations susceptibles d'être falsifiées par l'expérience;
- les attaques ad hominem servent rarement la cause de leurs auteurs, et l'on trouve là un argument de poids en faveur de la victime Onfray himself; pour le dire autrement: bien mal acquis ne profite jamais, et une vérité défendue par de faux arguments n'est jamais qu'une vérité en mauvais état.

Le best-seller à venir n'en a pas moins le mérite d'avoir jeté le pavé dans la mare aux canards boiteux qui clopinent du chef et tiennent bon la barre de la pseudo-science dominante. Woody Allen au cinéma, la science aux scientifiques. Freud le conquistador ne finira pas d'accumuler ses adeptes après la lecture d'Onfray. Il y a une vie de la psyché après Michel, tout comme il y a une psychanalyse après Freud. Que se le disent les faux débatteurs de la confédération psychanalystes du travail mal fait, incapables de cerner le coeur du problème et de répondre aux attaques sceptiques sans tomber dans la logorrhée inquisitrice de femmes fontaines. Dédicace à Brigitte, qui aurait bien besoin d'un divan mais pour y faire une sieste et récupérer quelques années de sommeil réparateur en retard.
Qu'on se le dise: tout brûlot finit par se consumer lui-même et immoler son propre auteur. Car comme l'aura dit un partisan de la Belgique belgicaine au sujet du lion flamand en pleine bourre, en cette semaine pleine de rebondissements qui tombent à plat: qui crache le feu finit toujours pas se brûler. A commencer par ce billet accusateur, mais ce n'est pas à son auteur d'en juger.

Dites 33, monsieur Freud? Aucun rapport avec l'année glorieuse du patient Adolf, soit dit en passant aux spécialistes ès rhétorique pour qui anti-psychanalyse = fascisme antisémite. Sûr que Michel Onfray a de belles années de publication devant lui, face à de telles langues de plomb qui feraient de l'idiot du coin un futur nobélisable. On peut toujours lui reprocher son approche journalistique de philosophes et de vouloir réduire un système aux faits et gestes de son auteur. A supposer que les idées préexistent à leurs porteurs et n'attendent pas d'être pensées pour valoir. On ne peut lui contester en revanche cette soif intarissable de contre-vérités et son goût bienfaisant pour la critique des dogmes établis, d'autant plus lorsque ces dogmes prétendent ne pas en être au sein de la fédération des philosophes associés. Monsieur n'aura pas été prof d'Université, et c'est sans doute sa très grande faute de goût. Monsieur s'attaque aussi sans règle aux dogmes du monothéisme, à grands coups de psaumes ou versets cités de source et qui négligent par trop le rôle admis de l'interprétation (ou exégèse) dans l'esprit d'un texte qui se veut religieux (et non scientifique, par conséquent). Mais peu importe, en cette fin de soirée misérable. Sûr qu'avec de tels ennemis face à lui, le pourfendeur du soir n'aura point besoin d'amis. Dédicace subliminale au duc Lebowski, autre traceur de route qui s'interroge un quart de seconde sur le sens du "vagin" et de la "zezette". Avis aux amateurs du genre. Plions les gaules, fin de la séance. Gratuite, celle-là.


F&H

Raisons et conséquences ... et babyfoot

Publié le 04/04/2010 à 22:40 par schangels
Raisons et conséquences ... et babyfoot
(ceci n'est pas un ballon de football; encore que ...)

Rien de tel qu'un bon match de foot à papa pour réveiller la machine à spéculer ...
Mardi dernier, le défenseur bordelais Matthieu Chalmé a été sanctionné d'une main dans sa surface de réparation. Drame en terre viticole, à l'origine du 3e but des Gones et d'une probable élimination à venir pour les protégés du Président (remarquez le style ampoulé, à ce point bourré de périphrases qu'on se croirait presque dans le crâne désertique de Christian Jeanpierre ...). Quelle que soit l'issue de ce match franco-français, et quelle que soit la profondeur du liquide à l'issue de ce quart fratricide (verre à moitié vide, ou verre à moitié plein?), la question se pose:
Y avait-il bien penalty sur cette main de Chalmé?
Discussion houleuse sur fond d'audience facile, en guise d'entame de débats qui ne tournent pas si rond:

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Le règlement parle tantôt d'intentions tantôt d'actes pour justifier ses lignes; même combat pour les fameux "hors-jeux" passifs, lorsque le placement trop avant-gardiste d'un joueur à l'attaque n'est pas puni tant qu'il n'influe pas sur celui des défenseurs adverses. Problème vieux comme les membres du Board, tout au moins: comment juger en quelques secondes de l'influence d'un joueur sur l'organisation de l'équipe adverse; comment savoir que tel défenseur aurait pu s'occuper du futur buteur, plutôt que de marquer à la culotte un autre joueur à l'origine du hors-jeu sifflé ... ou pas, si l'arbitre décide que ce joueur n'était pas coupable d'un hors-jeu passif? Passif ou actif, intentionnel ou involontaire ... au pays des arbitres, les concepts mentaux sont rois mais ont surtout le don de créer la tempête sous des crânes souvent peu hirsutes; pour le moins, bis.
Pour qui a vu et se souvient encore du cas Chalmé, beaucoup ont reproché à l'arbitre allemand d'arbitrer "à la Aulas": dans l'intérêt du club lyonnais; ou "à la française", où la théorie de la main décollée stipule que tout défenseur est sanctionnable d'une main dès lors que son bras n'est plus collé au corps. Difficile de simuler le pantin de baby-foot, dans le feu de l'action. Mais peu importe cette théorie aux abords fumeux, d'autant plus qu'elle prétend incarner un souci de généralité au pays des détails sans non-précédents.
Mon avis, qui vaut ce qu'il vaut (pour le moins, tris, donc attention aux yeux): ce n'est pas l'intention de Chalmé qu'il faut sanctionner dans ce cas, mais les conséquences de son bras décollé et de la balle contrée sur la suite des événements. Des bonnes intentions l'enfer est pavé, et l'arbitrage française en sait quelque chose pour devoir introspecter les arrières-pensées de joueurs auxquels on ne peut pas reprocher l'excellence aux jeux d'échecs ou de go ... à la Play Station, bien plutôt. C'est bien plus la conséquence de cette main qui justifie à elle seule la décision de l'arbitre teuton: pas de main = tir puissant cadré, avec une forte probabilité de but à la clef. Quoi de plus normal que de favoriser l'équipe attaquante dans un cas de ce genre? Et quand bien même la mimine d'un défenseur toucherait un ballon centré sans que celui-ci eût une once d'intention de le faire: faut-il ne pas siffler, sous prétexte qu'il ne voulait pas fauter?
Intention, ou conclusion? Raison, ou conséquences? Le feu, ou la glace? Sel, ou poivre? King Kong, ou Godzilla? Chantal Goya, ou Dorothée? Peu importe la conclusion, tant qu'il y a le débat. Peu importe le sujet, tant qu'il y a le verbe ... formules qui pourraient trôner sur le frontispice virtuel du PAF moderne, tant le goût de la polémique est à la mode de nos jours et tronque le droit à l'information par un trop-plein d'opinions dont la quantité enivre l'auditeur au point de l'endormir et de diluer sa curiosité sous un flot d'acidités gratuites. Le goût et les couleurs, cause toujours ma consoeur ...

Quand le foot se mêle de grands thèmes qui dépassent largement sa propre aire de juridiction pas propre, le cinéma n'est pas loin; pour rappeler la sempiternelle question de la responsabilité de nos actes et de leurs bienfondés rétrospectifs. Aurais-tu fumé Hitler, si tu l'avais croisé dans Vienne en 1909? Les précogs de "Minority Report" sont-ils la réponse la moins pire (donc la plus meilleure) au problème de la criminalité? Une personne est-elle déterminée à agir de telle sorte, ou le libre arbitre doit-il toujours avoir le dernier mot? Un film jubilatoire s'était arrêté sur ces gourmandises du cortex préfrontal, il y a quelques années de cela: "Ultime Souper", où la débutante Cameron Diaz partageait un appartement d'étudiants "gauchistes" (au sens yankee du terme) pour décider du droit de vie ou de mort de prototypes radicaux conçus par la société américaine. Faut-il tuer un homme s'il est nuisible, ou la nuisance est-elle toujours corrigible par un débat démocratique-voire-participatif-qui-va-bien?
Réponse de l'étrange Ron Perlman (autant par son personnage que par son physique), lors de l'ultime souper d'un film éponyme auquel il n'était que trop temps de rendre hommage ici-bas. Présentation succincte et très générale de la chose, faute de mieux sur la toile:


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Précision technique: la carafe bleue contient le vin empoisonné ... l'invité du soir: le leader charismatique de la droite chrétienne américaine, pressenti pour de futures présidentielles. Son discours: Machiavel et donuts, ou l'art de jouer avec les discours extrêmes comme d'un défouloir pour satisfaire les humeurs contraires du "peuple" et garantir la conservation du pouvoir par le centre. Une perle indépendante de 1996; qu'on se le dise (encore).

Nul n'est au-dessus de la loi, car nul ne peut prétendre se maintenir à telle hauteur ... si l'intention ne vaut pas toujours l'acte, le Lyonnais régalé par son verre à moitié plein gagera que l'enfer est pavé de ses meilleurs éléments (les intentions, pour ceux qui ne suivent pas).
Qu'importe le flacon, pourvu qu'il y ait l'ivresse; qu'importe la conclusion, pourvu qu'il y ait le débat ... et surtout l'audience. Messieurs les interlocuteurs, bonsoir.


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Climato-révisionnisme de droite ...

Publié le 26/02/2010 à 21:19 par schangels
Climato-révisionnisme de droite ...
... non-conservatrice et sans décolorant (ni noir, ni blanc). Note pour plus tard: Au pays des vrais cochons qui dédisent, les faux truismes sont rois.

Introduction en douceur avec une première évidence qui n'en est pas une; en témoigne une certaine police de la pensée (voire une police de la pensée certaine) qui sévit sourdement au royaume de la bien-pensance. L'évidence: tout ce qui est contradictoire n'est pas forcément contraire. Traduction: l'un n'est pas l'autre mais implique l'autre seulement, car tout ce qui est contraire est également contradictoire mais pas l'inverse ("la converse n'est pas vraie", diraient les matheux). Exemple: ce qui est noir n'est pas blanc, c'est là une conséquence nécessaire; mais ce qui n'est pas blanc n'est pas forcément noir. Et pourtant, une mauvaise habitude disséminée par on-ne-sait quelle police des moeurs quotidiennes veut que l'un sous-entende l'autre; entendons: que la contradiction implique le contraire, alors que la logique officielle de ces termes n'en demande pas tant.

Sans tomber dans l'hypothèse biscornue du complot politico-culturel fomenté par un quarteron de technocrates socialo-communistes (à nos souhaits), il semblerait quoi qu'il en soit que cette inférence incorrecte viole une loi courante du langage naturel. Pétons dans la soie deux secondes durant: cette loi est la "maxime de qualité" du philosophe du langage anglais Herbert Paul Grice. Simplifions dans le tas, trente secondes: si l'on suppose comme Grice qu'un acte de discours doit donner une information suffisante pour exprimer le fond de la pensée de son locuteur, quiconque dit "il manque quelqu'un" insinue qu'au moins une personne est présente. Cette "implicature" ou implication illocutoire modifie également la relation de subalternation du carré des oppositions d'Aristote, en vertu de laquelle la vérité de la particulière négative ("quelqu'un n'est pas là") est tout au moins compatible avec la vérité de l'universelle négative ("personne n'est là"). Ce n'est plus le cas, selon Grice: quiconque dit que "tout le monde n'est pas là" exclut l'éventualité que personne ne soit là, sans quoi il le dirait. Donc la vérité de la particulière négative implique désormais la fausseté de l'universelle négative, contrairement à la définition habituelle de la subalternation. Grosse aspérité au sein du carré. Fin des abstractions dépassionnées.

Pour revenir à des affaires de tripes plus passionnantes, une certaine loi de contre-implicature sévit sans cesse dans les conversations policées censées en apprendre aux mal torchés de la synapse. Ca sent le procès d'intention dans les milieux bien autorisés des bien-pensants, dont on ne sait pas ce qui les rend tels sinon le droit d'entrée en plein dans le PAF: tu dis que tu n'es pas blanc, donc tu penses que tu es noir; tu dis que tu n'aimes pas la musique rap, donc tu es un foutu raciste qui n'aime pas le beur; et caetera, au sein d'une routine globale qui impute la contrariété à toute pensée contradictoire et dans le but supputé de casser l'image du contradicteur par le biais d'un argument ad hominem. Technique efficace et dont l'effet est de contraindre soit à l'approbation passive, soit au silence de rigueur: si je contredis l'affirmation du bien-pensant, on me reprochera de penser le contraire; je ne pense pas le contraire, mais le contraire est répréhensible, donc je dois suspendre mon jugement et souscrire à l'affirmation de départ. Ici Moscou, nonobstant le frigo plein dans les cuisines et le droit de dire ce que l'on veut tant que l'on cause toujours.

Une autre version de l'histoire linguistique, celle du camp des accusateurs qui donne raison d'user du gourdin mental: la contre-implicature n'est rien d'autre que le principe rhétorique de la litote. Dire que je ne suis pas sans savoir une chose signifie que j'en suis certain; dire d'une femme qu'elle n'est pas spécialement belle sous-entend bon gré mal gré que c'est un laidron, mais que la bienséance nous intime de taire cette vérité cruelle. Et caetera, au sein d'un jeu de non-dits où la vérité crue cède le pas mal embouché à la politesse et au savoir-vivre. Problème: la litote signifie que le locuteur en dit moins qu'il ne le sous-entend. Or point de litote, si l'accusé ne sous-entendait pas ce qu'il n'a pas dit. Procès d'intention en règle générale, où la conclusion inférée est une véritable intention du locuteur ou une déplorable intention attribuée par l'interlocuteur.
Contre-implicature versus litote: que choisir, pour expliquer ce glissement courant du discours contradictoire au sous-entendu de la contrariété? Entre ce que l'on dit et ce que l'on veut nous faire dire, la frontière est souvent si ténue que l'un finit par ne plus aller sans l'autre. La victime demeure la même: le contradicteur, accusé soit de pensées mauvaises soit de mauvaises pensées doublées d'un faux savoir-vivre vraiment hypocrite. Autant fermer sa gueule et suivre la marche à suivre. Bis.

Autre exemple de logique castratrice, dans la musique souterraine souvent assimilée à de rustres mélanges rouge-brun. Si je chante contre le communisme, c'est que je suis un facho assimilé au style oï-industriel à lacets blancs. A commencer par Laibach, dont le goût consommé de la provocation répond au syndrome Jean Genêt: je finis par devenir ce qu'on m'accuse d'être, ne serait-ce qu'en apparence. Car si je reste une racaille quoi que je fasse, alors autant profiter de l'ivresse quitte à subir le poids du flacon. A continuer par La Souris Déglinguée, dont le discours anti-Khmer rouge passe pour de la complaisance brune tant que Tai-Luc ne dénonce pas publiquement la torture de l'autre bord (Pinochet & Cie). Pire: le rockeur des banlieues rouges vives alla jusqu'à dire que "le métissage est une connerie". Aveu final de racisme latent, preuve que le sous-entendeur visait juste et plaignait à juste charge? Oui ... si l'on réduit encore une fois le contradictoire au contraire. Non, si l'on va jusqu'au bout de la citation; le métissage est une connerie ... parce que l'amour croisé est une "affaire sentimentale" ... et pas un acte politique de natalité interraciale qui va bien. On ne planifie pas la couleur de sa promise. Qui s'en plaindrait? Réponse: quiconque distord les citations ou dégaine l'inférence qui va mal plus vite que l'ombre qui fait peur à voir. Si le métissage est une connerie, la solution n'est pas pour autant dans l'apartheid. CQFD, de toute urgence.

Parole d'un sage français: n'écoute pas ce que je dis, regarde ce que je fais. Réponse de la sagesse populaire: nul n'est prophète en son pays. Question d'apparence, ou de pedigree qui compte plus que la performance. Faut-il donc prétendre que l'on n'aime pas la guerre dès lors que l'on reproche certains défauts au laisser-survivre des temps de paix? Faut-il devenir assesseur dès lors que l'on gerbe la dérive doxocrate de la démocratie médiatisée? Et caetera, prétexte à quelques minutes de punk asiate qui fait du bien aux viscères et aux oreilles et rappelle que le seul parti qui vaille ce qu'il vaut est celui de la jeunesse:

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(dédicace au Grossbruder pro-lotharingien, qui connaît bien la rhétorique de la contradiction contrariante et souscrit depuis longtemps au syndrome Jean Genêt; la voie du milieu est trop fade pour les hommes de goût)

Sauvons les plâtres, toutefois, et concédons que le goût de la mesure n'est pas toujours aux abonnés absents côté PAF. N'en déplaise à la tendance schématisante du verdict à la Cassandre, tout n'est pas pourri dans le royaume de France et quelques senteurs délicates s'échappent parfois de la grosse boîte à vomi. Car le service public aux mille France (2,3,4,Ô, etc.) mérite ses lettres de noblesse, quoique à une heure toujours trop tardive pour ne pas maintenir une dose minimale de suspicion anti-médias: non content de faire sortir les petits vieux de leurs hospices pour chauffer la salle des Chiffres et des Lettres à grands coups de charentaises frappées contre un sol vermoulu de chez vermoulu; non content de faire de l'instructif guilleret voire fanatiquement béat tous les soirs de France 3 avec Monsieur le fossoyeur de la chanson à paroles creuses:

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(Attention: les images et sons qui précèdent peuvent choquer. A noter l'originale interprétation symboliste de Richard Cleder-Lepers à la 46e seconde du document INA, selon lequel le noir est la couleur de l'espoir. Un commentateur du film y voit une allusion subversive au symbole non-chromatique de l'anarchie. Le non-blanc serait-il couleur du froment? Des chercheurs CNRS font les trois-huit sur la question ...)

Voici Taddéï qui aborde un "hot topic" (= sujet chaud ou en vogue, comme diraient les vendus à la solde du consortium mondialiste anglophone) avec quelque peu de recul et des spécialistes auxquels on donne enfin le temps de développer le raisonnement. Hommage soit donc rendu à Frédéric Taddeï et son "Ce Soir ou Jamais", dont le meilleur fait serait de remplacer le Pernaut du 13 heures mais dont la plus grande exigence neuronale, si petite soit-elle, demande apparemment trop à la ménagère modèle des programmateurs télé. Pas assez de cartes météo, pas assez de sons de cloche ou de sabotiers en perte de vitesse? Ceux-là mêmes seraient pourtant bien mieux défendus avec un tantinet de réflexion supplémentaire que par l'humeur lacrymale de l'éructeur du midi.
Exemplification exemplaire des bienfaits simples et efficaces d'une émission dont le mérite est de diffuser un peu d'esprit critique par la lucarne: le débat du jeudi 18 février sur le réchauffement climatique, disponible en ligne pendant qu'il en est encore temps:

http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id_rubrique=965

Un climato-sceptique doute des interprétations d'une expérience supposée scientifique, celle qui dit que le réchauffement climatique est dû au CO2 craché par nos produits chimiques, voitures et autres teufs-teufs mécaniques qui puent et polluent; grand bien lui fasse de douter avant de certifier, et Popper lui donnerait sa bénédiction s'il n'était pas non-prêtre et mort. Faut-il en conclure qu'il affirme l'interprétation inverse, c'est-à-dire: que le réchauffement climatique n'est pas dû à ces déplaisirs artificiels mais au verdict impénétrable de Mère Nature? Sûrement pas, mais telle est l'accusation dont "on" affuble sourdement les climato-sceptiques de nos jours et selon une logique binaire qui sent le yankisme à la Huntington: si tu n'es pas pour, tu es contre. Et le doute intermédiaire, c'est du poulet? Du poulet OGM, sans nul doute; ironie du sort: là où la précaution veut que le doute sur l'effet des organismes génétiquement modifiés suspende les décisions politiques d'en haut, le doute sur la cause des pollutions entraîne un raz-de-marée pro-écologiste qui ne fera de mal à personne. Se battre la coulpe est une chose, avoir raison en est une autre. Tant qu'à espérer conjuguer les deux, le paradis n'est pas là et les goristes béats en taquineraient presque la barbe à Saint Pierre.
La vérité? Hypothèse de départ qui sent la fin: c'est que l'on croit plus aux sous-entendus et aux on-dit qu'à ce qui est dit et entendu; c'est que l'on ne joue quand les jeux sont faits, et la question de l'environnement fleure trop l'impératif catégorique pour ne pas suivre la même marche comme un seul homme en mal de pureté culpabilisante. Je doute de ceux qui ne jurent que par l'éolienne = je suis un vendu des lobbys pro-nucléaires qui tiennent notre marché commun par les burnes invisibles.

Les contraires s'attirent, la contradiction emmêle les pinceaux, qui se rassemble s'assemble, mon curé chez les nudistes … que ne doit-on pas dire au sujet de tout et rien? Simple exemple dépassionnant que le réchauffement climatique, passé de simple conjecture fantasque (à l'époque où Brice Lalonde récoltait des signatures de maires) à dogme salvateur (à l'heure où Yann-Arthus filme des champs et Nicolas Hulot s'allie à Al Gore sur un ton prophétique tendance Savonarole). Qui a tort, qui a raison? Réponse: personne tant que l'on ne s'entend pas un peu sur les termes …

Conclusion:
Le ton fait la musique. Le procès anticipe souvent le crime et va jusqu'à le provoquer. Quand de simples jeux de langage deviennent une arme à faire taire les mal-pensants pourtant penseurs, la preuve est refaite que l'art de la guérison n'est pas éloigné de celui de l'empoisonnement et le médecin devient assassin en puissance. Tuer en public un discours contradicteur par une conclusion qui hâtive, qui hâtée: autant se taire pour ne pas passer au supplice de la condamnation publique. Quand un mirage Taddéï passe dans la lucarne, l'espoir revient quelques secondes et laisse à penser à des lendemains qui chanteront un peu moins faux.
L'acte ne vaut pas toujours l'intention. Ce qui est dit peut reposer sur plus d'une intention, et connaître la nature de l'accusateur vaut autant que d'en savoir un peu sur celle de l'accusé. Personne n'est blanc ou noir, tout le monde est gris et selon une graduation indéfinie qui va de l'un peu plus blanc au franchement noircissant. Qui doute des intentions négationnistes d'un Marcel Faurisson, que l'on accuse de nier la Shoah lorsqu'il rejette les témoignages de déportés quant aux chiffres des morts et aux procédés de la solution finale? Faurisson = Marcel Gauchet, Tai-Luc = Dieudonné, antisionisme = antisémitisme?
La vérité finale (mauvais goût) est que le ton fait autant la musique que le contexte son discours. On ne crache pas sur les fachos lorsqu'on est Polonais et enfant de victimes du stalinisme. On ne recrache que ce que l'on a en bouche quand on a du goût, à défaut d'être ce citoyen modèle qui n'aime pas la guerre et s'inquiète pour la Birmanie avant de passer au problème du tri des poubelles. Entendons: en attendant de devenir le citoyen modèle d'une médiocratie qui zappe le malheur à volonté et où la mort n'a pas d'odeur. A chaque arme sa cible, à chaque histoire personnelle son ennemi intime. Le juge impartial n'existe pas, il ne vit pas. Il zappe.
La vérité ultime est que la logique se fout de ces manipulations de l'esprit: elle dit ce qu'on veut bien lui faire dire, à charge ou à décharge, à tort ou à raison. Mais bon, tant que tout se termine en chanson …

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(dédicace à papa Cali: punkitude rime avec bravitude)


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Citation du jour: qui a dit (24) ...

Publié le 13/02/2010 à 08:23 par schangels
Citation du jour: qui a dit (24) ...
Qui a dit:

"Toutes les formes d'art ont été explorées. On ne peut que décomposer ce qui existe et jouer avec les morceaux."

Indice, chez vous: Michael C. Hall.

Dédicace à l'acteur numéro 1 des deux séries cultes qui fleurent la mort: "Six Feet Under" (ou Six Pieds sous Terre), d'un côté; "Dexter", de l'autre. La citation est prononcée et identifiée dans un des épisodes de l'une des deux séries. Les amateurs de revisionnages nocturnes peuvent toujours travailler leurs défilés d'images ... ils n'y perdront rien avec deux séries de ce calibre, toutes deux morbides mais pour des causes et des effets très distincts.
En attendant une courte réflexion du soir sur la citation ci-dessus, profitons de l'occasion qui fait parfois bien les choses et qu'hommage soit rendu à Feu la série des croque-mort.
Premier détour par la case Interpol, contributeurs à l'album de la série. Premier passage en série des personnages de ce morceau de vie familiale, où l'on meurt sans avoir trop su pourquoi vivre (n'en déplaise aux certitudes de principe de maman Ruth):

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Pour ce qui est de la citation faire-valoir ci-dessus, elle vaut tout autant son bout de gras pour ce qu'elle a de paradoxal dans le double-fond: comment savoir si l'on a fait le tour d'un domaine sans connaître sa dimension? comment prétendre qu'une théorie a été poussée au bout de ses limites sans être capable de dénombrer les éléments qu'elle contient? C'est pourtant ce que cette citation en mal d'auteur nous force à croire, dans l'air d'un temps moderne où la majorité des on-dit voit dans l'absence d'avant-gardes intellectuelles le symptôme d'une décadence générale: plus de "grands" philosophes qui bouleversent l'histoire des idées; plus de grands peintres qui changent le regard des curieux; plus de révolution de la pensée, pour faire vite mais pas bien. Tout a été exploré? Qui faut-il être pour être en droit de le dire, sinon Dieu ou quiconque profite de ses échasses pour contempler son horizon plus haut que tous les autres?
Suite de la réflexion en pointillés: après ce second détour par la série des corbeaux mélancoliques. Avec une scène finale aussi surprenante et émouvante que prévisible (dans la droite lignée de l'ensemble: à chacun sa mort).

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Tous auront douté, tous auront pleuré, tous auront cherché ... tous finissent par mourir, les uns après les autres et comme un château de carte dont l'écroulement final laisse toujours des regrets et un goût d'inachevé. Et si Nate avait fini par trouver sa voie, au milieu de cette accumulation d'accidents de la vie qui lui donnent peut-être son unique sens? Et si les regrets n'étaient bons qu'à donner du sens à la vie: celui de condamner à chercher et chercher encore, tant que la faux ne vous tranche pas pour de bon? Et si cette famille avait accepté son ordre de marche sans jamais louvoyer, telle une famille luthérienne écrasée par le poids du devoir et contrite par le regard inquisiteur du Tout-Puissant? Si c'était le cas, la famille Fisher aurait voté républicain et regardé la Fox toute la journée durant, sans se poser de sempiternelles questions métaphysiques sur le pourquoi du comment. Pas de réponses, pas de regret, pas de faiblesse, pas d'humanité. CQFD? Voire ...

Retour à la citation de départ, après une pause Kleenex que l'on ne peut prendre qu'au sérieux. Une objection de taille peut être portée contre cette prétention à connaître les limites d'un domaine, d'une théorie, d'une pensée, d'un langage. Dédicace lointaine au suicidaire Wittgenstein dans cette parole aussi discrète que profonde:

"Je me sens comme un puzzle incomplet, et je ne sais même pas à quoi il ressemble".

Signé: Dexter, épisode 2, saison 2. Magistrale réplique en vertu de laquelle le doute, l'angoisse de ne pas trouver sa voie ou de ne pas connaître son identité impliquent que l'on ne connaît rien de la solution au problème: comment être soi-même, si l'on ne sait pas ce qui fait de nous ce que nous sommes? Comment clamer que l'on atteint des limites, lorsque l'on est soi-même immergé au sein d'un univers pour nous désordonné et dont les frontières nous sont indicibles? Dédicace au "Wittgenstein I", dont les affirmations péremptoires du Tractatus Logico-Philosophicus n'ont jamais effleuré les oreilles d'un Nate Fisher.

Retour à la case départ, en amont de la citation de départ: qui prétend avoir fait le tour d'un domaine doit en connaître les limites pour être en droit de le prétendre. Qui sait si la philosophie a atteint ses limites, qui sait si toutes les questions ont été posées, qui sait si toutes les couleurs ont été combinées? L'auteur de cette citation suppose somme toute que la création n'est qu'une affaire de combinaisons: une fois la combinatoire épuisée, les dés sont jetés et le panel bon à jeter. Réponse à cet auteur qui attend de voir son nom dévoilé: le "génie" n'est pas une affaire de combinaison; le génie ne compose pas, il décompose pour recomposer ensuite selon une nouvelle logique d'ensemble. Autant dire que les pièces du puzzle n'ont pas la même forme avant et après le passage du génie, qui n'apporte pas de réponse ultime à une question éculée; il apprend à poser d'autres questions et crée un nouveau monde de réponses possibles pas encore empruntées. C'est ce que l'on dit de Kant, pour les philosophes habitués à la dualité objet-sujet; c'est ce que l'on dit d'Einstein, pour les physiciens habitués à la dualité espace-temps; c'est ce que l'on peut dire de Picasso, pour la dualité forme-couleurs?
Comme quoi quelques mots perdus au milieu d'un épisode anonyme peuvent en dire plus que des milliers de films sculptés selon un seul et même modèle: action, émotion, dilution. Comme quoi la plus vive lumière provient toujours des interstices. Comme quoi les généralités les plus essentielles jaillissent des détails les plus accidentels. Une simple pensée fugace déposée dans une série culte. Coup de projecteur sur un générique qui en inspire bien d'autres ... ou presque:

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Michael C. Hall, ou la contrepartie moderne d'un Harrison Ford délivré de son personnage de la Guerre des Etoiles. Peter Krause, alias Nate ou la probable victime d'un personnage central qui lui collera sans doute durant toute sa carrière. Pas autant que le blondinet Luke Skywalker, mais telle semble être la loi des séries pour chaque icône de saga.
Qui sait si l'art, la philosophie ou l'on ne sait quelle autre sous-ensemble des idées confuses a atteint ses limites ... à croire quoi qu'il en soit que le propre des séries américaines est de changer les règles du jeu à chaque nouvel avatar ou nouvel épisode. A peine le spectateur s'est-il construit sa propre logique des choses que le vent tourne et l'oblige à revoir la distribution des cartes ... à croire que les scripts yankees sont tombées sur la formule du génie: l'art de changer les règles, sans prétendre pour autant que les anciennes ont fait leur temps. Juste l'occasion de jouer avec les nerfs et les neurones du spectateur, pour le plus grand plaisir d'une époque dont le paradoxe tient à ce qu'il se cherche un sens sans en admettre aucun.

Quand l'avant-garde métaphysique se retrouve les pieds sur la table, la bière dans une main et la télécommande dans l'autre ... le média grossier rejoint la pensée subtile. Plus belle, la vie? Non, simplement plus complexe et plus intense. Une affaire de gros sous, ou plutôt de fins esprits qui se rencontrent Outre-Atlantique, tandis que les franchouillards scribouillent tous ergots dans le fumier.
Décadence, ou simple fainéantise de faux dialoguistes en mal d'inspiration et pétrifiés par un manque d'ambition côté France 3? "Michael C. Hall": un nom qui sonne si lointain.


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