Napoléon, le bicentenaire de la discorde

Faut-il commémorer l’empereur, mort il y a 200 ans, le 5 mai 1821 ? D’un côté, le personnage préféré des Français. De l’autre, un homme controversé pour avoir trop aimé la guerre et rétabli l’esclavage. Pris entre deux feux mémoriels, Emmanuel Macron garde pour l’heure le silence sur ses intentions.

 Portrait de Napoleon Bonaparte par Jean-Auguste-Dominique Ingres (détail).
Portrait de Napoleon Bonaparte par Jean-Auguste-Dominique Ingres (détail). Bridgeman Images/Musée des Beaux-Arts de Liege/Curtius Museum

    Commémoration, morne plaine? Loin de là! Deux cents ans après sa mort sur l'île de Sainte-Hélène le 5 mai 1821, Napoléon s'apprête à livrer une nouvelle bataille. Au moins, celle-ci ne fera pas de morts : c'est l'avantage des confrontations sur le champ mémoriel. Mais contrairement aux fans qui rejouent l'épopée impériale lors de reconstitutions costumées, les adversaires du bicentenaire, eux, ne feront pas semblant.

    Dans le camp des « napoléonistes », on dresse déjà les herses. « Nous saurons nous défendre! Pas question de se laisser voler cet anniversaire, la dernière chance de commémorer le personnage le plus illustre de notre histoire avant très longtemps », tonne Thierry Lentz, le directeur de la Fondation Napoléon. L'historien a son arme maîtresse toute prête : la sortie le 10 mars de « Pour Napoléon » (Editions Perrin), un livre qui s'ajoutera aux dizaines d'ouvrages qu'il a déjà écrits sur le Consulat et l'Empire.